Annie Bazar Wikipedia – Le slogan “L’encyclopédie libre et ouverte que tout le monde peut éditer” de la Wikimedia Foundation est fondé sur cette philosophie coopérative et libertaire. Jimmy Wales a confié à la Wikimedia Foundation l’ensemble de ses idées et créations en juin 2003. Elle est depuis dirigée par un groupe de fondateurs et de représentants élus par les organisations de Wikipédiens actifs du monde entier (une trentaine en 2010).

Jimmy Wales a été désigné l’une des 100 personnes les plus importantes du Time en 2006, mais il a depuis démissionné de son ancien rôle de leadership. Ses recherches sont centrées sur Creative Commons, un groupe qui promeut un accès et une utilisation plus larges des biens communs culturels du monde.

Dans un article publié dans Le Monde en décembre, il a développé cette idée en écrivant : « Wikipédia est un temple de l’esprit, un lieu pour apprendre et partager des connaissances, pas un marché ». Il devrait y avoir une certaine séparation entre nos vies personnelles et le secteur commercial. Nous sommes une organisation à but non lucratif dont la mission est de rendre disponible une encyclopédie dans toutes les langues parlées sur Terre. Nous servons le grand public tout en fournissant simultanément un service public précieux.

Internet est guidé par les principes suivants : aucun marchand n’est autorisé dans le temple ; association libre; décentralisation; un marché; une utopie en ligne. Mais comment externaliser la production d’une encyclopédie fiable qui ne deviendra pas une plaque tournante de la désinformation ou des transactions sournoises ? Beaucoup de travail doit être fait.

Depuis sa création, Wikipeda a lutté pour équilibrer la richesse du matériel éditorial fourni par des millions de jeunes nerds – ainsi que l’esprit des sectaires et des extrémistes politiques – avec le besoin d’une relecture experte que Larry Singer envisageait, suivant les traces de la grande encyclopédie. des éditeurs comme Diderot et d’Alembert.

Des transgressions de cette nature peuvent sonner le glas de l’ensemble du projet, c’est pourquoi les fondateurs ont institué un ensemble de principes éthiques explicites pour les prévenir. Une approche est appelée « neutralité du point de vue », et elle consiste à rendre compte de la controverse sans prendre parti.

Il a été surutilisé à mort, et maintenant chaque article doit transmettre “les différents points de vue d’une controverse”, en soulignant les raisons les plus importantes et les mieux argumentées sans en fournir aucune. Toute déclaration faite doit être étayée par des preuves et des sources citées.

Les disputes en coulisses font rage entre les rédacteurs en chef, les experts frustrés, les citoyens inquiets, les idéologues, les commentateurs salés et autres, car tant de personnes ont un rôle à jouer dans chaque histoire. Wikipédia exige le respect d’un ensemble de “règles empiriques” contenues dans la page “Principes fondateurs” du site, que l’on peut y voir tout au long de ces disputes (qui peuvent toutes être lues publiquement, clarifiant les ambiguïtés d’interprétation et exposant les sectaires).

Trouvez un terrain d’entente. Lorsque les tensions montent, gardez votre sang-froid. Évitez de commencer des batailles éditoriales. Une approche de « consensus de recherche » a été créée pour résoudre ces problèmes insolubles ; il promeut un retour au discours civil et affirme qu’un contenu substantiel et rationnel, tout en tenant compte des tensions sous-jacentes, peut toujours être trouvé. Leur capacité à battre l’adversaire sans imagination repose sur leur capacité à penser comme des encyclopédies ambulantes.

NOUVELLES PERTINENTES. Après une campagne mondiale de financement début 2012, “l’encyclopédie libre” Wikipédia a levé 20 millions de dollars (15,3 millions d’euros) en seulement deux mois. Dans le monde, un million de personnes ont contribué.

Wikipédia, l’encyclopédie gratuite écrite en collaboration par des milliers d’utilisateurs anonymes, est un phénomène mondial qui a été traduit dans plus de deux cents langues et est utilisé par des personnes du monde entier. Ses contributeurs comprennent des experts dans un large éventail de domaines et son accessibilité signifie que tout le monde peut bénéficier de sa richesse d’informations. L’une des plus grandes réalisations d’Internet est la vaste encyclopédie qui est constamment mise à jour avec de nouvelles informations et améliorée par des équipes dédiées dans le monde entier.

Il semble que les années difficiles de 2007-2008 soient derrière elle, lorsque les « trolls » (vandales) d’Internet s’amusaient à l’égarer et que les sectaires et partisans cherchaient à forcer leurs vues. Elle s’appuyait sur les principes éthiques d’objectivité, d’équilibre des points de vue et de neutralité qu’elle défendait.

Difficile de mesurer l’enthousiasme des wikimédiens qui ont travaillé sur le site en décembre et janvier. Lorsque vous avez effectué une recherche sur le Web, des photos d’eux sont apparues, implorant une contribution. Beaucoup de nerds jeunes et moins jeunes. Susan, avec ses longs cheveux blancs. Le président du site français Rémi Mathis et son air potahto. Le pionnier américain Jimmy Wales.

Dans un récent article en ligne, il a expliqué pourquoi il avait choisi de ne pas monétiser Wikimedia : “Si j’avais fondé Wikimedia, j’aurais pu créer une entreprise à but lucratif et la couvrir de publicités. Cependant, j’ai décidé d’adopter une nouvelle approche. Au cours des dernières années, nous avons déployé beaucoup d’efforts pour rationaliser et simplifier le système.

Wikipédia est actuellement le cinquième site Web le plus populaire au monde. L’immense bibliothèque de fiches est traduite en 280 langues (dont les 12 langues régionales des régions hexagonales du monde), avec 1,1 million d’articles écrits en français et lus par 18,8 millions de personnes chaque mois (Médiamétrie 2011).

Pourtant, alors que les quatre plus grands sites Internet (Google, Yahoo, You Tube et Facebook) ont fait des investissements massifs, comptent sur les revenus publicitaires (Google a annoncé en 2011 un milliard de dollars de revenus publicitaires mobiles), emploient des milliers de personnes (Yahoo emploie 13 000 personnes) et a mené des campagnes publicitaires coûteuses, Wikipédia a atteint le seuil de rentabilité en 2010 avec moins de 10 millions de dollars (7,6 millions d’euros), 95 employés et des dizaines de milliers de bénévoles.

Sans publicité. La décision de devenir autonome a conduit à ce que l’encyclopédie participative soit financée par des dons (85 %) et des subventions (15 %). En 2010, 15 millions de dollars ont été donnés par 240 000 personnes généreuses. Elle a réussi à lever 20 000 000 $ (15,3 000 000 EUR) en seulement deux mois au début de 2012. Dans le monde, un million de personnes ont contribué. Autrement dit, le succès phénoménal obtenu.

Un total de connaissances gratuites, illustrées, constamment actualisées, et jusqu’alors inconnues de l’histoire à cette échelle. Comme la tour de Babel des “Fictions” de Jorge Luis Borges, celle-ci contient toutes les connaissances humaines, passées et futures.

Comment rendre compte d’un phénomène si extraordinaire qu’il défie toute théorie économique ? L’histoire mouvementée de “l’encyclopédie libre” est instructive. En mars 2000, Jimmy Wales, l’actionnaire majoritaire de Bomis, une société de recherche d’images en ligne spécialisée dans l’érotisme et la pornographie, a lancé l’encyclopédie en ligne Nupedia. Il recrute Larry Sanger comme rédacteur en chef, l’intégrant à un conseil consultatif scientifique. Les premiers rapports s’effondrent.

Cependant, le 2 janvier 2001, un programmeur explique le concept de « wiki », un logiciel qui permet aux utilisateurs de collaborer sur du contenu en ligne (le mot « wiki » signifie « rapide » en hawaïen). Le 15 janvier, grâce au financement de Jimmy Wales, Wikipédia a été rendue publique.

Le nouveau site sera bientôt enterré sous les articles. Jimmy Wales a fermé Nupedia en septembre 2003. De jeunes équipes enthousiastes d’encyclopédistes bénévoles étendent rapidement la portée de Wikipédia à travers le monde.

Pourquoi ce succès a-t-il été possible ? Wikimedia Foundation et la Wikimedia Foundation, Inc. Wikimedia Foundation, Inc. Elle est basée sur les idées de “copyleft” (la diffusion illimitée d’une œuvre sur Internet), de “logiciel libre” (qui peut être copié et amélioré par n’importe qui, contrairement aux systèmes propriétaires comme Windows), et “l’open source” (qui donne accès au code source d’un programme). Les wikimédiens s’inspirent de deux ouvrages fondateurs du mouvement du savoir libre : “L’encyclopédie libre et universelle” (1999) et “La cathédrale et le bazar” (2001) de Richard Stallman et Eric Raymond.

Dans ce dernier, Eric Raymond plaide en faveur de « la logique du marché » pour développer des logiciels ou mener des recherches scientifiques, dans laquelle un grand nombre de contributeurs interviennent sans avoir à se soumettre à une hiérarchie formelle ou à une seule personne en charge de l’ensemble. projet. Ils développent une œuvre dynamique et non une cathédrale statique.

Richard Stallman, le “père” du projet GNU pour la diffusion libre et ouverte des connaissances (dont la technologie ; reconnu “Trésor du monde” par l’UNESCO en janvier 2004), appelle à la création d’une encyclopédie libre et collaborative dans son livre “L’encyclopédie libre”.

Il espère rendre « toutes les connaissances humaines accessibles à tous » : « Autrefois, les encyclopédies étaient écrites sous la tutelle d’une organisation centralisée. Développer une encyclopédie libre de cette manière est vain car contraire à la nature même d’Internet et du richesse des informations qu’il met à disposition.

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